Cela fait très longtemps que Tobias Thommen travaille dans l'entreprise, plus exactement depuis l'enfance. Il a manipulé la cisaille, réparé le broyeur et trié les résidus. Âgé aujourd'hui de 58 ans, il est à la tête de l'entreprise après des études d'économie suivies d'études de médecine et plusieurs années comme médecin praticien et professeur de yoga. Une phrase qui revient à plusieurs reprises au cours de l'entretien avec STEINERT : « L'homme constitue le fondement même d'une entreprise ». « La réussite et l'échec d'une entreprise se reflètent dans l'homme. » Il accorde une importance particulière à l'esprit critique, au sien également : « Je ne fais pas partie de ces présidents de directoire auxquels on n'a le droit de ne rien dire. Chacun a le droit de me dire tout ce qu'il veut. Si j'ai commis une erreur, il faut aussi que je la corrige. Cet état d'esprit est né de ma pratique du yoga. »
Traitement du Zorba à forte valeur ajoutée
« Le nom Thommen est synonyme de qualité. Mon vœu est que nous devenions un modèle dans le domaine du recyclage », souligne le chef d'entreprise. Dès l'acquisition du deuxième broyeur grande capacité de Suisse par Thommen Group en 2015, Tobias Thommen s'est concentré sur la récupération des métaux non ferreux de la fraction lourde du broyage et investit dans un traitement plus poussé afin d'obtenir des produits en aluminium, en cuivre, en laiton et en zinc de qualité supérieure. « Mon ambition est d'obtenir des produits directement fusibles pour nos clients, à savoir les aciéries, les fonderies de cuivre, d'aluminium ou de laiton. Une pureté approchant les 100 % est nécessaire pour y parvenir. L'installation de traitement du Zorba (ZAB), composée des systèmes de tri STEINERT et devenue opérationnelle en 2021, y a joué un grand rôle. » Le Zorba désigne une fraction mixte composée de métaux non ferreux. Les séparateurs de métaux non ferreux, aussi connus sous l'appellation de séparateurs à courants de Foucault, récupèrent ce mélange de métaux avant que les systèmes de tri par capteurs séparent les métaux en fractions pures fusibles par les fonderies. Afin d'augmenter l'efficacité des systèmes de tri par capteurs, les concentrés de métaux non ferreux sont criblés en des granulométries différentes, notamment de 0-15 mm, 15-30 mm, 30-60 mm, 60-120 mm et supérieures à 120 mm. Il s'ensuit une séparation des alliages d'aluminium coulé et forgé avec la technologie de tri par transmission de rayons X (STEINERT KSS | XT CLI). L'installation utilise ensuite la technologie de fluorescence (STEINERT KSS | XF CLI) pour la production de métaux lourds purs. Chacun des deux systèmes de tri utilisés par Thommen est complété par des capteurs de couleur (C), de dimension (L) et d'induction (I) qui permettent un réglage encore plus précis des critères de sélection pour les tâches de tri complexes et variées, et garantissent la flexibilité nécessaire pour s'adapter aux enjeux de tri de demain.
La technologie STEINERT est robuste, précise et agréable à l'utilisation
Le chef d'entreprise de 3ème génération se décrit lui-même comme enclin à l'investissement. Une grande partie de ses bénéfices retournerait à l'entreprise. « Mon souhait est de mettre à la disposition de mon personnel les meilleures installations de production et les meilleurs équipements de travail. » Il déclare apprécier la précision allemande, car les systèmes de tri sont robustes, sûrs et fiables. Il est conscient que STEINERT n'est pas le fournisseur le moins cher du marché. « Mais je suis prêt à payer un prix plus élevé parce que je sais que les machines fonctionnent correctement. » Il est également fasciné, tout comme son personnel, par la modernité des outils de contrôle et les performances. La lueur dans les yeux de ses opérateurs lorsqu'ils voient les résultats reflète leur joie pour ce qu'ils ont accompli. Il prend un plaisir tout particulier à observer son personnel, plutôt sceptique au début, superviser à présent les installations avec enthousiasme. Qui plus est, il investit depuis de nombreuses années dans la Thommen Academy et dans un programme Jeunes Talents. Tobias Thommen insiste sur le fait que selon lui, les équipes mixtes sont plus efficaces parce qu'elles couvrent divers aspects. Il explique qu'il crée actuellement les conditions nécessaires à cela en équipant des espaces communs sur les sites permettant d'augmenter le pourcentage de femmes.
La durabilité, même chez soi
« Le recyclage fait partie de notre ADN. Je viens d'une famille qui a pratiqué le recyclage avant même que ce mot ne soit connu. » Certains objectifs poursuivis par l'entreprise n'ont certes aucun rapport avec sa finalité même, mais jouent un rôle important dans la société. L'acronyme ESG – Environnement, Social, Gouvernance – résume ces thèmes. Selon Tobias Thommen, adopter une approche ESG, c'est-à-dire de responsabilité sociale, change la façon dont nous travaillerons de demain. Il lui tient à cœur de s'engager dans ce domaine parce qu'il considère faire partie intégrante de cette société. Il explique avoir créé un poste spécialement destiné au traitement de ces thèmes. L'électrification du parc automobile, ainsi que l'installation, au plus tard dans cinq ans, de panneaux photovoltaïques sur tous les entrepôts et les usines de production, en sont deux exemples concrets.
Deux visions différentes de l'art – celle du grand-père et celle du petit-fils
L'affinité de Tobias Thommen pour le recyclage des ferrailles et pour la technique se manifeste également dans son passe-temps favori : l'art. Pour preuve, il est passionné par les œuvres de Jean Tinguely. Tinguely était un artiste suisse connu pour ses sculptures mécaniques mobiles créées à partir de ferrailles. Le grand-père Thommen n'était pas du tout attiré par ces œuvres d'art mobiles, et comprenait encore moins qu'on puisse faire don de ses ferrailles pour de telles œuvres. Aujourd'hui, Tobias Thommen rend hommage à ce grand artiste de renommée internationale dont il a acquis une des œuvres.